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Dimanche 18 février 2024, la grande nouvelle (pour moi) tombe : mon dernier roman, un thriller (très) horrifique, est en finale d’un prix célébrant la littérature fantastique, le Prix Masterton !
Pour celles et ceux qui ont (r)échappé à mes publications sur les réseaux sociaux, je vais résumer mon sentiment en trois mots : « OMG c’est énorme ! ». Je développe plus loin…Violaine De Charnage Tweet
(source : le site du Prix Masterton)
Le Prix Masterton a été créé en l’an 2000 par Marc Bailly, pour rendre hommage à un écrivain qui a marqué de son empreinte la littérature Fantastique depuis la fin des années 1970.
Graham Masterton alimente nos peurs depuis plus de trente-cinq ans. On lui doit des romans tels que « Manitou », « La Maison de chair », « Le Démon des morts », « Le Portrait du Mal », « Le Diable en gris » ou la série des Jim Rook. Mais Masterton ne rime pas seulement avec indien, sang et femmes nues ! Il a construit une œuvre cohérente, faite d’images fortes, de thématiques passionnantes et de réinterprétation intelligente des mythes et légendes anciennes. Le tout dans un style direct, hautement visuel, qui offre aux lecteurs l’essence même du roman populaire : le divertissement ET la réflexion.
Les œuvres primées le sont dans trois catégories (meilleur roman francophone, meilleur roman traduit, meilleure nouvelle), toutes relevant du fantastique.
Ce concours est reconnu dans la profession. Avoir la banderole du prix Masterton en première de couverture sur une édition est devenu un gage de qualité.
Et là, je relance le bon vieux débat. En vrac :
Une œuvre doit-elle nécessairement véhiculer un message ? Existe-t-il réellement une « elevated horror » au cinéma et en littérature, ou est-ce du bullshit marketing ? Doit-on distinguer ainsi des œuvres, et n’est-ce pas une forme de mépris pour celles qui se veulent simplement distrayantes, régressives ou jouissives ? Et ce n’est pas chiant quand il y a un message glissé (ou martelé) dans un film ou un bouquin ?
Ce à quoi j’ai envie de répondre : on s’en fout ! Chacun fait ce qu’il veut ! Personnellement, ce que j’ai du mal à pardonner, c’est un(e) réalisateur(ice) ou un(e) auteur(ice) qui n’assume pas son propos, ou joue la facilité, ou donne des leçons de bien-penser au lecteur ou au spectateur (dans ce dernier cas, mon cerveau bascule en fatal error).
Donc oui, j’ai souhaité développer un sous-texte fort avec Les Entrailles de l’horreur, explorer à travers mes personnages le désir d’enfant contrarié, le droit à l’avortement, l’instinct et le désir de mort… Pour faire passer un message, un peu. Mais surtout creuser les zones grises d’un sujet clivant. Brasser la merde, quoi. Le roman ne va pas aussi loin, mais ces thématiques (l’avortement, la peine de mort, l’euthanasie, la procréation assistée… et j’en passe) ont pour point commun que beaucoup de personnes ont un avis bien senti dessus sans être jamais concernées, ou jusqu’à ce qu’elles le deviennent dans leur propre chair et changent alors de perspective…
Si vous avez lu Les Entrailles de l’horreur et êtes un peu curieux ou juste observateur, vous avez peut-être relevé cette mention en 4e de couverture :
« Un roman one-shot de la collection JUSQU’EN ENFER. Péché capital : L’ENVIE. »
Si vous pensez Seven, gros bruit de buzzeur. Strictement rien à voir ! Les péchés capitaux, ça remonte à… ouhhh… loin. Bien avant Brad Pitt. Et il se trouve que c’est l’un des fils rouges de ma création. Beaucoup de mes personnages sont rongés par la colère, l’orgueil… Si bien que j’ai décidé de me lancer dans une série de romans one-shot :
Mais alors, quel est le lien entre Les Entrailles de l’horreur et le péché capital d’Envie ?
Voilà la genèse : je laisse mon cerveau partir dans tous les sens sur l’Envie pendant des semaines, sans se fixer. Et à un moment, je me dis « Stop ! Maintenant il faut canaliser toutes ces idées ». Donc, je résume ce qu’est l’Envie : un sentiment très fort et négatif, bien au-delà de la jalousie. L’Envie, c’est une convoitise destructrice de ce qu’a autrui et que l’on désire désespérément. L’être humain peut convoiter la fortune, l’amour, etc. Et convoiter… de se reproduire, de procréer, de donner la vie. Et (je vous la fais ultra-courte) que ressentirait une personne – à l’extrême – qui ne peut pas assouvir ce besoin, face à une personne qui elle le peut, et décide de rejeter cette possibilité en avortant ?
Bienvenue dans les premières pages des Entrailles de l’horreur : Mandy est sur le chemin de la clinique pour avorter. Elle tombe (pas de pot) sur Cherry et Herschell, un charmant couple qui se révéleront être des militants « pro-vie » et vont tout faire pour qu’elle accouche d’un enfant à terme.
Et ça va être la merde pour tout le monde…
Ou comment l’Envie est une force destructrice…
Oui ! (j’en ai annoncé 7, et 7 -1 d’écrit = 6 à venir)
Si mon plan se déroule sans accroc, je vous donne rendez-vous fin octobre 2024 avec le péché de CAVIARDÉ .
Il y a du lourd, du très lourd parmi les six romans finalistes…
Dire que je ne désire pas profondément voir mon rejeton l’emporter serait un gros mensonge.
Quand on s’investit pendant des mois pour accoucher d’un roman, qu’on y pense en permanence, qu’on oublie l’heure qu’il est, qu’on n’écoute pas ce que les autres vous racontent tellement cela vous absorbe, ce n’est pas un loisir. On a envie que ce roman soit lu et apprécié (même si « apprécié » est une notion toute relative). On a envie qu’il marque ses lecteurs, et qu’il ait la plus belle carrière possible.
Parce qu’« on », c’est « je », et que j’ai fait tout sauf écrire une histoire que j’ai jugé « ça va, ça passe », pour la balancer à qui voudra la lire. Au moment où je l’ai écrit, j’y ai mis tout ce que j’étais en tant qu’écrivain et en tant qu’être humain.
Je patiente.
En écrivant un nouveau roman !
Violaine De Charnage est une auteure, nouvelliste et romancière, qui préfère se qualifier d’Ecrivenimeuse. L’imaginaire, et plus spécifiquement les genres de l’horreur, du gore et du fantastique, lui servent de terrains de jeux littéraires et funèbres pour exprimer ses angoisses et révoltes.
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