Une histoire GRATUITE et inédite ICI
Depuis quelques années, le cinéma d’horreur se conjugue au féminin et se dote d’un charmant accent français avec Julia Ducournau (TITANE), Coralie Fargeat (THE SUBSTANCE)…
Depuis quelques mois, la littérature s’y met… et la sphère bookstagram d’horreur bourdonne à son tour d’un mot : « FEMGORE ».
Ce sous-genre de l’horreur cinématographique et littéraire nous vient – pour la littérature – quasi exclusivement des pays anglo-saxons. Il n’a pas encore été identifié auprès d’autrices francophones et françaises. Ou très peu.
Parlez-moi de gore, et mes antennes vibrent ! Parlez-moi de gore assaisonné de féminisme, et mes antennes vibrent puissance 10 ! Parce qu’une belle part de ma bibliographie est irriguée-baignée-éclaboussée-inondée d’horreur, de gore et de body horror (horreur corporelle) à sous-texte féministe !
Je me suis donc questionnée, et ai effectué quelques recherches :
1) Qu’est-ce qui caractérise le femgore ?
2) En quoi ce genre est-il moderne et devrait avoir toute sa place en littérature ?
3) Mes textes relèvent-ils du femgore ?
4) Et côté cinéma et écrivaines ?
Munissez-vous d’un café/un thé/un cocktail…
« Femgore » est la contraction de « feminine » et de « gore ». Il désigne un sous genre littéraire de l’horreur mettant en œuvre du gore (bien sûr), une horreur extrême, du sang féminin et le corps des femmes. Et tous les enjeux qui y sont liés.
OMG ! Des femmes écrivent de l’horreur extrême ? Truc de fou (folles) ? Absolument pas. Il faut juste arrêter d’attendre qu’on écrive toutes de l’épouvante bien propre sur elle !
On remballe tous les codes traditionnels de l’horreur !
• Fini la potiche qui tient le crachoir au héros.
• Fini la bonasse blonde à gros seins (souvent hétéro-nymphomane). Qui permet en outre quelques scènes de cul version repos du héros guerrier.
• Fini la pauvre créature en détresse qui a besoin de bras masculins pour la protéger des monstres ou cruelles réalités du monde…
Par pitié, ne réduisons pas l’horreur à du slasher ! C’est comme réduire la gastronomie au hamburger (ce n’est pas une question de qualité, c’est une question de diversité) !
Alors oui, dans le femgore, des protagonistes PRINCIPALES brandissent des couteaux et autres armes tranchantes, mais ça ne résume jamais le propos. Et « slasher »/taillader n’est jamais une règle du femgore.
Elle est LA girl, celle autour de laquelle tout le récit s’articule. Pas celle qui survit grâce à sa vertu ou son audace.
Internet regorge d’excellents articles sur la figure de la final girl : cette fille qui, traditionnellement, est jeune, mince, blanche, innocente, vierge… Bref, qui mérite de survivre, ELLE !
D’ailleurs… le rape and revenge est-il féministe ?
J’en ai moi-même écrit un (joyeusement mixé à du slasher 80 s et du porno-gore – oui, oui, c’est hyper trash et j’assume totalement) : SCREAMING BOYS/SLASHER ISLAND. Autant dire que j’ai un peu bossé le sujet… Je ne suis pas essayiste, ni critique cinéma, mais quand on crée, on s’interroge nécessairement sur le sens que l’on désire donner à son texte, les points de vue, on analyse les œuvres parentes…
Vous en voulez plus ? Je vous renvoie à la table ronde à laquelle j’ai eu l’honneur de participer : « Les femmes dans le rape-and-revenge » : Entretien croisé avec Célia Sauvage, Clara Sebastiao et Violaine De Charnage (70 min). À visionner dans les bonus de l’édition Blu-ray de LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE (Wes Craven, 1972), chez ESC Distribution.
Mais pour répondre rapidement : le rape and revenge peut être féministe, mais ce n’est absolument pas une règle. Il y a à encenser et à vomir dans le genre 😉
Dans le gore, comme dans le rape and revenge, il y a à boire et à manger, des bijoux comme du dégueulasse en mode surenchère.
Et (simple constat historique), jusqu’à récemment, le gore était un genre littéraire et cinématographique trusté par des auteurs et réalisateurs masculins. Alors, fatalement, on est rarement dans le sous-texte féministe ! Je vous renvoie quelques points plus haut au « personnage féminin de seconde zone ».
Vous commencez sans doute à cerner le truc…
Elles en sont actrices, et ne sont jamais des personnages monolithiques ou lisses ou des saintes !
Elles sont normales, réelles et réalistes ! Elles ont de bons jours, se font canon quand elles en ont envie, ont des boutons d’acné au mauvais moment, du poil sous les bras parce que c’est naturel, mauvaise haleine parce que ça aussi c’est naturel. Elles saignent tous les mois, et c’est parfois une boucherie. Elles arrêtent d’être fécondes un jour. Elles sont maigres, minces, grosses, ont le mollet épais, les seins de travers, ont la sexualité qu’elles ont, ont des handicaps, des névroses, tombent malades, elles ont un sale caractère, pleurent de rage, se font tatouer, se rasent la tête… Bref, j’arrête. La femme femgore n’a rien de la final girl mignonne, profondément bonne et vierge !
Et même… OMG… il peut n’y avoir que des femmes au casting d’un film ou d’un roman !!! (Et elles arrivent à se survivre sans mec – truc de fou !)
Quelques thématiques du femgore :
Là où le torture porn objectifie le corps féminin en le plaçant sous un œil masculin et sadique, le femgore impose un point de vue féminin et joue sur les symboliques.
Je vous renvoie au point body horror ☝️
Le femgore, comme l’horreur engagée, est politique !
Il peut être critique ou provocateur sur la condition féminine, les violences faites aux femmes, la représentation du corps féminin dans la société…
✔️ Une ou des protagonistes féminines au cœur du récit.
✔️ Une violence viscérale, graphique (pas juste psychologique), subie, exercée, auto-infligée.
✔️ Une revanche libératrice ou pulsionnelle, d’un point de vue féminin.
✔️ Un corps sexué qui saigne, jouit, pourrit…
✔️ Des thématiques féministes et subversives.
Je le disais plus haut, le femgore est politique.
HELL NO !
Je ne dis pas ça pour vous vendre mes livres, chers lecteurs masculins. De toute façon, si vous m’avez déjà lue, c’est trop tard : vous êtes passé du côté obscur et parfois devenu accro (oui, vous vous reconnaîtrez).
Si vous aimez le gore, la transgression, l’horreur extrême… vous ne pouvez pas ne pas aimer le femgore, car il rajoute encore une couche de subversion !
Le femgore est clivant : perçu tantôt comme une forme de féminisme radical (une reprise de pouvoir par l’excès), tantôt comme une récupération du sadisme sexiste, accusé de fétichiser la souffrance des femmes.
Selon moi, son interprétation dépend du regard de la créatrice/eur, de son intention, et évidemment de la réception du spectateur/ice. Mais le pouvoir penchera toujours du côté des autrices et réalisatrices, pas de la vindicte populaire ou critique !
Pour conclure : le femgore est l’appropriation par des créatrices des sous-genres de l’horreur les plus extrêmes, et un champ d’expression pour des thématiques féministes jusque là invisibilisées.
Comme on l’a vu plus haut, il ne me suffit pas d’être une autrice écrivant des personnages féminins violents dans des histoires d’horreur graphiques… Une femme cannibale n’est pas nécessairement femgore. Féminin n’est pas féministe… Il s’agit, me semble-t-il, d’une intention : l’attention à éviter une misogynie intériorisée, et une forme d’honnêteté intellectuelle.
Rappel des critères femgore :
Obstruction à l’avortement/grossesse/body horror.
Pression à la jeunesse féminine/sadisme féminin.
🔪 SLASHER ISLAND / SCREAMING BOYS
Rape and revenge / female rage / sexualité féminine.
🩸 BLOODY VALERY dans l’anthologie « Nos plus beaux effets GORE » (Faute de frappe).
Règles/cannibalisme/sexualité féminine.
🖤 PUTRIDE SAINT-VALENTIN dans les recueils de nouvelles « Horreurs Erotiques » et « La Vilainologie I ».
Érotomanie/nécrophilie féminine/femme serial killer.
🪱 ADOPTE UN TENIA dans l’anthologie « Les Nouveaux Déviants » (Au Diable Vauvert).
Satire de l’amour/body horror – parasitisme/pression aux régimes.
Absolument pas !
▶️ Une partie seulement de ma bibliographie relève de ce sous-genre.
▶️ Je ne m’interdirai jamais d’aller là où ma créativité me porte : horreur sombre, thriller gore, gore splatter, body horror, horreur engagée, horreur popcorn, réécriture de contes, épouvante Jeunesse ou Young Adult…
▶️ La société de consommation réclame que tout soit rangé dans des petites cases pour toucher des niches d’acheteurs, lecteurs… pour être vendu. Et si j’aime pouvoir payer mes factures, l’art (au stade de la création à minima) devrait être affranchi de considérations mercantiles.
▶️ MAIS parler de « femgore » offre de la visibilité à une littérature d’horreur pas mainstream, et à des profils d’autrices atypiques et modernes.
Une chose qui n’est pas nommée n’existe pas ! C’est la raison pour laquelle je vous ai proposé cet article de blog : apporter quelques définitions au genre, et donner un coup de projecteur sur certains de mes textes. Auparavant, à défaut de terme consacré, je les qualifiais d’« horreur féministe gore ».
Je suis une auteure française d’horreur. Et j’ai plus d’une corde à mon arc. Point.
Vous me connaissez… Étant très visuelle, quand j’écris, c’est vers le cinéma d’horreur et de genre que mes yeux se tournent toujours en priorité.
Je pense qu’il n’y aura pas débat sur certaines de ces références. Il pourrait y en avoir sur d’autres.
Oui, CARRIE a été écrit et réalisé par deux hommes, AUDITION de même… et j’ajoute dans cette sélection (non exhaustive) SANTA CLARITA DIET qui peut sembler un ovni, car comique.
Pourquoi ?
Pour commencer, je n’aime pas le sectarisme.
Ensuite, je crois que quand Stephen King a écrit CARRIE dans les années 1970, il a produit le meilleur roman d’horreur possible, en se fichant qu’il rentre dans la case d’un genre littéraire qui n’existait pas à l’époque.
Enfin, c’est la vision que j’ai envie d’avoir du femgore : un genre ouvert aux auteurs et réalisateurs masculins, ainsi qu’à une approche satirique. Dès lors que c’est mené intelligemment et que les incontournables du femgore ne sont pas bafoués.
Quant à la série YELLOWJACKETS (Ashley Lyle et Bart Nickerson, 2021 –), souvent citée comme une référence du genre, je réserve encore mon avis. Au moment où j’écris cet article de blog, je termine la saison 1. C’est excellent, moderne, les personnages féminins sont merveilleusement servis, mais il me semble que c’est un inclassable qui lorgne davantage vers le drame que l’horreur.
👀 Vous voulez réagir ? Proposer d’autres œuvres ?
👉 C’est en commentaire comme d’habitude.
En la matière, je vous confie donc aux bons soins de @leslivresdelacrypte 👇
Je vous renvoie vers l’excellente vidéo de @leslivresdelacrypte :
Je vous présente le femgore ! 🩸💃🏼🔪 (parce que c’est trop cool !)
Vous y retrouverez d’ailleurs mon bébé body horror : LES ENTRAILLES DE L’HORREUR 🍼💀
Vous saurez désormais que vous en trouverez dans ma petite bibliothèque des Horreurs !
✒️ Roman dédicacés + goodies : boutique de Violaine De Charnage
🛒 Roman sur Amazon en numérique et papier + inclus dans l’abonnement Kindle.
🏬 En librairie pour les titres : « Nos plus beaux effets GORE », « Les Nouveaux Déviants », « Vals Sanglante (Suisse) ».
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Violaine De Charnage est une écrivain d’horreur française. Le gore, le body horror, l’épouvante et l’horreur psychologique servent ses histoires percutantes, imprégnées de pop culture et peuplées de figures féminines complexes.
Deux fois finaliste du PRIX MASTERTON : en 2025 avec « Un Conte de Neige et de Mort », et en 2024 avec « Les Entrailles de l’Horreur », elle s’affirme parmi les auteurs contemporains de littérature horrifique francophone.
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