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Horreur érotique : jouir ou vomir ? Trigger warnings !

La lecture de cet article s’adresse à un public majeur et consentant !

Jouir ou vomir : faut-il choisir ?

Non ! C’est précisément le sens de ce sous-genre de l’horreur qu’est l’horreur érotique. Mais peut-être n’avez-vous aucune idée de ce dont je parle ?

Pensez…

  • pulsion de s’accoupler dans un cimetière.
  • Excitation sexuelle face à un moignon.
  • Baiser du prince à une Blanche-Neige raide morte.
  • Désir de goûter la chair de son partenaire.
  • Orgasme fantasmé de la succion d’un vampire.

La liste des mots en « philie » pourrait être trèèès longue. Mais je m’arrêterai là, ces quelques exemples suffisant à lever le voile sur ce qu’est l’horreur érotique.

Vous n’avez pas fui ?

Érotisme déviant et gore : « Je t’aime moi non plus » 

Il est un paradoxe qui m’agace et me fait sourire à la fois. Alors que le gore (c’est bien) trouve sa place (est digéré ?) dans un cinéma mainstream, le sexe reste la frontière interdite. Art le clown (Terrifier, Damien Leone) est l’un des boogeymen les plus nasty (taré, tordu, sadique, malaisant…) qu’il m’ait été donné de voir au cinéma. Et laissez-moi vous dire que j’ai l’estomac solide en la matière (un estomac labellisé Sadique Master Festival)… Pourtant, les méfaits d’Art ne revêtent – c’est ma perception – jamais une dimension érotique ou pornographique.

Peut-être pourrais-je accorder cette limite franchie à The Sadness (2021, Rob Jabbaz). Mais en fait, non. Parce que la violence sexuelle des contaminés du film n’est que l’expression d’une violence plus globale, le symptôme de la dérégulation de leurs pulsions.

L’érotisme macabre : l’horreur que même des fans d’horreur ne sauraient souffrir !

Parce que l’horreur érotique est une expérience extrême, celle du jeu entre attraction, fascination, et répulsion, la rencontre du feu et de la glace, ou plutôt de la glace (le macabre) et du feu (la sensualité), la transgression de tabous… Bref, c’est fabriquer de la nitroglycérine en période de canicule en clopant. Ça passe, ou ça rase le pâté de maisons et fait couler vos yeux hors de leurs globes oculaires comme du jaune d’œuf.

Pourtant, si l’on accepte de regarder l’horreur érotique en face, on admettra qu’elle a marqué la littérature, le cinéma, la peinture, et toutes les formes d’art….

La relation pas si interdite de l’horreur érotique avec l’art.

Je n’écris pas un essai, mais un article de blog, ce qui me contraint à faire des choix déchirants et limiter le nombre de références… J’ai décidé de privilégier ici des œuvres assez connues et accessibles (pour des fans d’horreur), ou relativement mainstream. Mais si le sujet ou un approfondissement de ma part vous intéresse, n’hésitez pas à me le dire en commentaires !

L’érotisme horrifique dans l’art : des livres aux films en passant par la peinture, l’illustration…

  1. Littérature : un grand écart entre 3 époques, genres, cultures.
  • La Morte amoureuse de Théophile Gautier (1836) : un classique, un texte court, mais troublant. L’œuvre est tombée dans le domaine public ; c’est l’occasion de la découvrir ici : La Morte Amoureuse (Théophile Gautier) – texte intégral – Nouvelles – Atramenta.
  • Histoires de sexe et d’horreur (volumes 1 et 2) : ces anthologies publiées en France chez Albin Michel (oui, oui…) dans les années 1990. À celles et ceux qui conspuent l’érotisme sombre et macabre : je vous invite à consulter les auteurs au sommaire.
@Albin Michel
  • Le Corps Exquis de Poppy Z. Brite (1996) : serial killer, SIDA, cannibalisme… Un bijou de splatterpunk. Un objet littéraire d’horreur extrême, gore, déviant…
@Au Diable Vauvert
  1. Cinéma : le choix impossible !
  • Hellraiser (1987) de Clive Barker : « Now you must come with us. Taste our pleasures ». Une invitation qui ne se refuse pas…
@New World Pictures. Photo N & B du film Hellraiser : Le Pacte, de Clive Barker. Quand l’amour de Julia surmonte l’état d’écorché de Franck.
  • Nekromantik (1987) de Jörg Buttgereit : parce qu’on peut être raide love de quelqu’un de raide mort. Un film jeune et fauché, mais devenu culte. Réservé à un public connaisseur et curieux d’objets filmiques.
@Jörg Buttgereit. Affiche du film qui rendra son réalisateur iconique.
  • Dracula (1992) de Francis Ford Coppola : une tension érotique de la première à la dernière minute que même les pattes d’insectes coincées entre les chicots de Reinfield ne peuvent pas faire redescendre.
@Columbia Pictures. Photo extraite du film Dracula. L’expression monstrueuse du désir de Lucy, affranchie des conventions sociales.

Et je pourrais en citer des dizaines d’autres. Allez… encore quatre pour quatre représentations radicalement différentes de l’horreur érotique :

  • Dellamore Dellamorte (1994) de Michele Soavi.
  • Under the Skin (2013) de Jonathan Glazer.
  • Cat People (1982) de Paul Schrader.
  • Audition (1999) de Takashi Miike.

 

3. Peinture et illustration : un nouvel écartèlement entre époques, culture, et univers horrifiques…

  • Le Cauchemar de Johann Heinrich Füssli (1781).
@Johann Heinrich Füssli. Moi non plus je ne porte pas de pyjama en pilou, on ne sait jamais que mon incube me visite…
  • H.R. Giger… Faut-il vraiment préciser à quel point son travail, à l’origine du Xénomorphe d’Alien, est chargé sexuellement ? Formes phalliques, pénétrations destructrices, viol par la gorge, insémination, accouchement hardcore… J’arrête. Le génie de la biomécanique érotique.
  • Toshio Saeki : l’icône underground de l’ero-guro, mouvement artistique et littéraire japonais apparu vers 1930. Humour, horreur, érotisme, couleurs vives… Pas pour rien si je me suis fait encrer son travail…
@Toshio Saeki.

Et je fais l’impasse sur la musique, la sculpture… parce qu’on y passerait la nuit…

Pourquoi cette fascination morbide pour l’horreur érotique ?

Je ne vais pas y répondre à votre place. Chacun son jardin secret conscient ou inconscient. D’aucuns diront que peur et désir stimulent des zones proches de notre cerveau. D’autres que l’érotisme déviant, gore, est une expérience cathartique (explication classique). D’autres diront que nos sociétés sont à ce point au bout du rouleau qu’il n’y a plus que les expériences extrêmes qui nous fassent sentir en vie (mais l’horreur érotique ne date pas du 21e siècle, n’est-ce pas ?!). D’autres qu’on (nous : les artistes et fans du genre) a eu un rapport compliqué au sein ou au pot. Mais eh ! Peu importe. Ça nous regarde, dans le respect des lois.

Je tenterai néanmoins d’apporter un éclairage sur cet aspect de ma création dans le prochain article.

Ce rapide tour d’horizon de l’érotique macabre vous aura-t-il donné une petite mort ?

Si je devais résumer le genre : transgression et fascination pour l’obscène.

Envie de vous y frotter dès maintenant ?

UN BEST-OF des histoires les plus explicites de Violaine De Charnage : HORREUR, DARK, FANTASTIQUE, GORE, MALAISANT, TRASH !
Six nouvelles, six accouplements de l’AMOUR et la MORT, l’EROTISME et l’HORREUR, le PLAISIR et la DOULEUR, la FASCINATION et le DEGOÛT, EROS et THANATOS.

Envie d’en savoir plus ?

Découvrez dans le second article comment mon recueil Horreurs Érotiques s’inscrit dans cette tradition littéraire, et comment je tente d’y apporter une touche contemporaine et personnelle.

À votre tour !

Dites-moi en commentaire quelle œuvre chargée en horreur érotique vous a le plus marqué et pourquoi ?

P-S Quelques liens que je vous recommande « chaudement » pour approfondir les dimensions extrêmes du genre :

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Image de Violaine De Charnage - Contesse d'Horreurs

Violaine De Charnage - Contesse d'Horreurs

Violaine De Charnage est une auteure, nouvelliste et romancière, qui préfère se qualifier d’Ecrivenimeuse. L’imaginaire, et plus spécifiquement les genres de l’horreur, du gore et du fantastique, lui servent de terrains de jeux littéraires et funèbres pour exprimer ses angoisses et révoltes.

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